La chambre de jugement examine l'affaire d'Amadou Damaro Camara et consorts pour détournement de fonds publics et corruption, avec un remboursement exigé par l'État.
La chambre de jugement examine l'affaire d'Amadou Damaro Camara et consorts pour détournement de fonds publics et corruption, avec un remboursement exigé par l'État.
La chambre de jugement des infractions économiques et financières a entendu les arguments concernant l'affaire d'Amadou Damaro Camara, Michel Kamano, Zenab Camara et M. Kim, tous soupçonnés de détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux, de corruption, de prise illégale d'intérêt et de complicité.
Après plus de deux ans de débats tumultueux, l'agent judiciaire de l'État, représenté par son avocat, a mis en lumière les enjeux majeurs de cette affaire. Dans son intervention, l'avocat a souligné que beaucoup attendaient cette procédure judiciaire après une longue période d'impunité.
Il a précisé que ce procès ne se réduisait pas à un simple différend financier : "Les prévenus, ayant été législateurs, doivent être au fait des lois." Il a contesté les explications de Michel Kamano sur l'utilisation des 15 milliards de francs guinéens, affirmant qu'elles n'étaient pas compatibles avec la documentation fournie, y compris les relevés bancaires de l'Assemblée nationale. Kamano avait prétendu que 7,445 milliards étaient destinés au fonctionnement de l'Assemblée, avec des sommes attribuées à M.
Kim et d'autres institutions. Cependant, l'avocat a mis en exergue les incohérences dans leurs versions, notant que : "Le récit de M.
Kamano ne s'accorde pas avec celui de M. Damaro.
Pire encore, aucune version ne trouve écho dans les registres comptables de l'Assemblée, ni dans les relevés fournis par la banque centrale. Ces explications doivent être écartées, car elles visent à tromper la cour." Il a également souligné le manque de preuves substantielles pour soutenir les déclarations des accusés, notant que les dates de l'utilisation des fonds ne concordaient pas avec les transactions bancaires.
Selon son analyse, seules 291 millions de francs auraient été utilisées de manière régulière, le reste ayant été détourné. Les accusations de corruption à l'encontre d'Amadou Damaro Camara se sont intensifiées lorsque l’on a constaté que le contrat avec M.
Kim n’avait pas été soumis aux procédures de passation de marchés publics, marquant une infraction claire aux lois en vigueur. L'agent judiciaire a donc demandé à ce que Damaro et Michel Kamano soient retenus responsables de détournement de fonds publics, d'enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux.
Concernant la prise illégale d'intérêts, il a également plaidé pour la reconnaissance de la culpabilité de Damaro et de M. Kim.
Quant à Zenab Camara, son rôle dans cette affaire demeure incertain. Son implication n’a pas été suffisamment prouvée, selon le représentant de l’État.
"Elle a présenté des éléments qui pourraient la disculper, en attendant le verdict du ministère public. Nous n'avons rien contre elle", a-t-il affirmé.
Ainsi, dans le cadre de l'action civile, l'agent judiciaire de l'État a exigé le remboursement de 12,78 milliards de francs guinéens et 20 milliards de dommages et intérêts pour le préjudice subi par l'État guinéen. Il a également sollicité la confirmation de la saisie des biens des prévenus.
Rédigé par Mohamed Lamar Diallo pour Radioguinee. Courriel : info@radioguinee.com
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